Qu’est ce que le 8 Mai ?
Pour moi, enfant, c’était un lieu où j’allais seule ou accompagnée de mon jeune frère. Deux enfants du mercredi dans les années 80 qui faisaient la queue pour un billet d’entrée à « la piscine du 8 Mai « à Vitry sur Seine !
Le 8 Mai évoque cette place et notre élan du mercredi pour aller s’essayer au plongeoir afin de vaincre notre peur. C’était un très haut plongeoir où l’on posait notre corps et qui alors s’inclinait pour nous jeter à l’eau !!!
Les enfants des années 80 étaient assez autonomes; à partir de 7-8 ans souvent nous étions déjà dans les rues à nous retrouver ou pas, parfois à nous bagarrer.
La rue était notre espace de jeu sans trop de surveillance; c’était la liberté et l’apprentissage de la vie aussi.
Le 8 mai évoque encore pour moi cette piscine, ces deux bains et la patinoire d’à côté où nous ne ne manquions pas d’aller glisser aussi !
Mais bien sûr lorsqu’on est plus grand et même bien plus grand, qu’on attrape des cheveux blancs, on comprend mieux combien le 8 Mai fut avant tout une victoire !
Celle qui mettait fin à la seconde guerre mondiale et à la tentative de faire plier le monde sous l’emprise d’une dictature.
Mon parrain m’en parlait parfois. Il avait grandi au milieu de la guerre.
L’Allemagne Hitlérienne avait attaqué et voulait étendre son empire autoritaire par la force.
L’Italie et le Japon l’avaient rejointe dans son projet d’anéantissement; ils formaient » l’Axe ».
La Pologne avait cédé, la France aussi et l’envahisseur occupait ces nouveaux territoires.
Ainsi une partie de la France était occupée par l’armée allemande, une autre partie de la France était encore libre. La France était coupée en deux. Les français fuyaient le territoire occupé, c’était l’exode. Ils partaient avec presque rien pensant seulement à échapper, à la soumission demandée par l’ennemi, à sauver leur peau et celle de leurs enfants…
Immédiatement s’est organisée une résistance, faite d’individus non résignés à laisser leur pays entre les mains des « boches ». Même si la France était déjà en partie tombée, ils formaient, de-ci de-là, des petits groupes d’hommes et de femmes et même d’adolescents qui allaient donc saboter des lignes de chemin de fer, faire de la contrebande pour nourrir notamment les français qui mouraient alors de faim, aider à passer des familles en zone libre ou pays neutres… Éliminer leurs ennemis pour regagner leur République était leur but suprême ! Ils se moquaient de perdre leur vie pour cette raison.
Beaucoup de résistants furent d’ailleurs torturés, tués, mais les groupes continuaient à se battre pour la France libre ! Ils n’étaient pas majoritaire en nombre mais ils incarnaient la France !
L’Etat français, avec à sa tête le maréchal Pétain, sa police française, sous l’emprise allemande, collaborait avec l’armée hitlérienne. Ils étaient devenus aussi impitoyables que l’envahisseur.
Beaucoup de français s’étaient résignés, ils étaient vaincus. Alors beaucoup ont collaboré avec les allemands, souvent par peur, dénonçant alors leurs voisins parce que ces voisins étaient des résistants, ou des juifs ou de peau noire ou homosexuel … Les français se battaient aussi donc contre les français…
Le Général De Gaulle, un grand militaire français, à partir de l’Angleterre a appelé par radio à lutter contre l’Allemagne hitlérienne.
De nombreux français écoutaient secrètement les ondes venues d’Angleterre. Peu à peu autour de lui se sont unis les petits groupes de résistants qui luttaient formant la RÉSISTANCE FRANÇAISE appelée aussi « l’armée de l’ombre ». Jean Moulin, un ancien Préfet qui n’a pas suivi l’Etat français de Pétain, a contribué à cette union ! Cette armée était constituée de simples citoyens de tous horizons, une armée improvisée !
Mon parrain, qui avait 14 ans à la sortie de la guerre, me disait souvent : « C’est lors de l’Amnistie, que soudainement tous les français sont devenus des résistants ». Il le déclarait avec plein d’humour et de tendresse envers ces concitoyens, se moquant de la condition humaine qui fait trop souvent de nous des humains plein de faiblesse, d’immobilisme, parfois de grande cruauté.
Mais la France libre, l’Angleterre, la Russie, la Chine, les Etats-Unis d’Amérique, l’Australie , la Belgique, le Brésil, LE Canada, le Mexique, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, la Pologne , la Tchécoslovaquie , le Royaume de Yougoslavie et toutes leurs colonies d’alors, formaient « les Alliés » ceux qui luttaient contre « l’Axe » et qui ont fini par mettre fin au projet d’une violente dictature mondiale.
Il a fallu 5 ans de guerre ininterrompue, pour que les alliés et les résistants réussissent à neutraliser l’attaque. Ils ont gagné. C’est cette victoire que nous fêtons ce jour ! La fin d’une guerre impitoyable, déshumanisante …
Le drapeau bleu blanc rouge a fini par retrouver ses couleurs et la France et les autres pays ont retrouvé leur intégrité.
Cette guerre aurait fait 65 millions de morts dans le monde ! Elle a créée des champs de ruine (villes et villages anéantis), affamé les nations, ses conséquences ont gravement marqué les années qui ont suivi.
Aujourd’hui c’est la commémoration de ce jour de victoire. Un jour pour ce souvenir que la
France est une nation et républicaine grâce à tous ceux qui ont lutté pour qu’elle le demeure encore.
Alors que le covid empêche ses commémorations officielles (aller au monument aux morts pour rendre hommage aux combattants), j’ai déposé un bouquet tout rose à Sceaux face à la statue métallique du Général de Gaulle, cet homme d’exception, et pour pour chaque résistant, et pour tous les soldats, et pour les Alliés d’alors qui ont permis la victoire, j’ai remercié. Et mon cœur a crié :
» Vive la France ! Vives les nations libres, autonomes ! Vive la fraternité ! Que Vive la Paix ! «