A Clichy-sous-Bois, le Réseau Môm’artre intervient sur des projets artistiques mais aussi sur des programmes de formation. L’histoire de cette collaboration a pris racine en 2022, lorsque nous avons contacté Gautier Scheifler, chef de projet Cité éducative, pour identifier les besoins spécifiques du territoire.
De cette synergie, plusieurs projets de formation ont émergé pour la communauté éducative Clichoise afin d’accompagner la posture éducative des animateur.ices et les sensibiliser à la prévention des Violences Éducatives Ordinaires. En parallèle, nous avons également déployé des ateliers artistiques sur les pauses méridiennes du collège Louise Michel de la ville.
En 2023, la ville de Clichy-sous-Bois a initié un nouveau projet de formation afin de contribuer à une meilleure cohérence éducative entre les professionnel.les qui interviennent auprès des mêmes enfants sur des temps différents et avec des métiers différents (enseignant.es, ATSEM, animateur.ices, directeur.ices de centres de loisirs et directeur.ices d’école).
En réponse à ce besoin, notre organisme de formation, certifié Qualiopi, a mis en place différents dispositifs notamment des groupes d’analyses de pratiques inters professionnels. Les principaux objectifs de ces groupes d’échanges sont : renforcer l’interconnaissance entre professionnel.les, partager les difficultés communes rencontrées, mieux comprendre les contraintes de chacun.e, construire une vision partagée des enjeux d’accompagnement des enfants en situation de handicap et des enfants en général sur les temps périscolaires.
C’est dans ce contexte que nous avons interrogé Gautier Scheifler sur ces projets de formations coconstruits ensemble.
A quels enjeux et besoins ces projets de formation répondent-ils ?
Nous souhaitons que les enfants de Clichy-sous-Bois soient le mieux possible accompagnés dans leur réussite éducative, cela passe notamment par une formation continue de long terme des professionnel.les. qui les accompagnent à l’école et en dehors.
Nous savons que les cultures sont différentes entre les professionnel.les qui travaillent pour la ville et ceux qui travaillent pour l’Éducation Nationale.
L’avantage des groupes d’analyse de pratiques est qu’ils permettent de favoriser des temps où ces deux mondes se rencontrent, échangent et accordent leurs pratiques autour d’un but commun : accompagner la réussite des enfants.
Un enfant ne doit pas être traité d’une certaine manière dans une école et d’une autre 500 mètres plus haut. De la même façon un enfant ne peut pas être traité d’une manière à l’école et d’une manière totalement différente en dehors. Qu’il y ait des écarts et des différences c’est normal, ils ne font pas le même travail, en revanche sur des questions purement éducatives il ne peut pas y avoir d’écarts trop importants.
Les enfants ne peuvent pas bien grandir dans un monde où les adultes ont des discours totalement opposés.
Quelles sont vos attentes sur ces projets de formation ?
L’une de nos premières attentes pour ce projet est la satisfaction des professionnel.les participants aux formations, qu’ils se rencontrent, échangent des pratiques… et celle des coordinatrices REP+ (Réseau d’Education Prioritaire) qui nous ont permis de faire le lien avec l’Éducation Nationale.
D’autre part, il y a tout un travail de la ville autour de la stabilisation des équipes les temps scolaires et périscolaire.
Si nous regardons l’effet négatif du turn over des équipes sur les enfants, l’enjeu de garder les personnes en place plus longtemps est réel.
Ces projets de formation participent à stabiliser les équipes et à créer un cercle vertueux entre professionnel.les .
Est-ce la Cité Éducative qui a impulsé ces projets de formation ?
Le fait que nous soyons labellisés Cité Éducative depuis 4 ans, qui permet de réfléchir dans cette dynamique de coordination entre acteurs éducative, a favorisé les choses.
Quand j’étais CPE il y a 5 ans, on travaillait déjà beaucoup en coopération et on l’avait peut-être déjà plus formalisé qu’ailleurs. La Cité éducative est venue renforcer cette culture et cette pratique qui était déjà présente.
Depuis le mois de janvier nous avons mis en place des groupes d’échange de pratique sur deux sujets : la pause cartable (accueil du soir) et l’accompagnement d’enfants porteurs de handicap. Pouvez-vous nous détailler les objectifs de ces deux projets ?
Pour la pause cartable, l’objectif est la compréhension de ce temps, de ses enjeux, de faire en sorte que ce temps soit qualitatif et efficace pour les enfants et de partager une pratique commune.
Pour les enfants en situation de handicap, nous savons très bien que les professionnel.les ont besoin d’extérioriser ce qu’ils.elles vivent au quotidien mais aussi de renforcer leurs méthodes d’encadrement et d’échanger ensemble sur ce qu’ils.elles peuvent apporter de bienveillant.
Je pense que ces soupapes d’échanges de pratiques sont indispensables.
Pourquoi avoir choisi un acteur de l’Éducation Artistique et Culturelle et de l’éducation populaire pour vos parcours de formation ?
Ce sont les deux dimension, éducation ET populaire, qui font le succès de ces formations !
Nous partageons avec Môm’artre une bonne connaissance de ces problématiques et de ce secteur, et nous avons donc réussi à créer ensemble avec nos approches complémentaires un projet pertinent.