Entretiens avec Aude et Charlotte animatrices médiatrice et artiste de Môm’Ganne

Je m’appelles Inès BENSALAH, je suis en stage de première service de proximité et vie locale, j’ai interviewé Aude Soret et Charlotte Liguori deux animatrices de Môm’Ganne.

-BONJOUR AUDE ET CHARLOTTE QUEL AGE AVEZ-VOUS?

Aude Soret

AUDE-Bonjour j’ai 25 ans, et aurai 26 le 27 décembre.

Charlotte Liguori

CHARLOTTE-Bonjour Inès, j’ai 29 ans.

-COMMENT T’ES-TU DIRIGE VERS L’ANIMATION?

AUDE-A 17 ans j’ai voulu passer mon BAFA  pour être auprès des enfants au sein de clubs vacances, afin de gagner un peu d’argent pour financer mes études (de mes 17 à mes 24 ans). 

CHARLOTTE– Je n’ai pas passé mon BAFA pour les colonies de vacances mais pour transmettre. J’ai fais plusieurs années en centre aéré et en colonies de vacances, puis je suis devenue directrice adjointe et j’ai eu mon BAFD pour devenir directrice.  

-QU’EST-CE QU’UN ANIMATEUR MEDIATEUR?

AUDE-Animateur : c’est le fait de faire des animations, d’animer un groupe avec l’art.

AUDE-Médiateur : c’est le petit plus qu’un animateur lambda n’a pas, c’est un plus pour les ateliers et pour offrir aux enfants des clés de lecture et de possessions artistiques.

-QU’EST-CE QU’UN ANIMATEUR-ARTISTE?

CHARLOTTE– C’est une personne qui souhaite s’investir auprès du public et qui propose un panel d’activités, qui propose de découvrir d’autres médiums, autres qu’à l’école.

-QUELLES-SONT TES MISSIONS AU SEIN  DE MOM’GANNE?

AUDE-Je suis en charge des ateliers, de la communications et je suis le « bras gauche » de Justine (directrice d’antenne).

CHARLOTTE-Je dois répondre à des fonctions telles que: assurer la sécurité physique, psychologique, et affective des enfants et pour l’équipe du soutien de la bienveillance et de la force de propositions. J’assure aussi les ateliers artistiques pour les enfants; leurs apprendre des choses, des savoirs faire, savoirs être, au-delà de l’apprentissage à l’école ou dans la famille et de manière ludique, ainsi ils apprennent sans s’en rendre compte.

-DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ETES-VOUS ANIMATRICES MEDIATRICE ET ARTISTE?

AUDE-Depuis août 2020.

CHARLOTTE-Depuis mes 17 ans même si le nom d’animatrice artiste n’étais pas indiqué je me suis toujours considérée comme telle.

-FAUT-IL FAIR DES ETUDES? SI OUI LESQUELLES?

AUDE-Il y a plusieurs façons de devenir animateur, pour ma part j’ai eu mon BAFA et suis passée par un DUT carrière sociale, option animation socio-culturelle puis une licence pro option médiation culturelle.

CHARLOTTE– J’ai fais un BAC littérature option arts, puis les Beaux-Arts et j’ai obtenu le diplôme du BNAP , puis j’ai fais la
Haute Ecole des Arts du Rhin où j’y ai obtenu un autre diplôme le BNAP en scénographie cette fois.

-QUELLES-SONT TES EXPERIENCES PROFESSIONNELLES PASSEES?

AUDE-Graphiste dans un service de communication, barmaid, guide au musée et médiatrice culturelle dans un centre contemporain.

CHARLOTTE-Par rapport à l’art :animatrice en colonies et en périscolaire, direction de séjours artistiques à l’étranger (ça reste culturel), dessinatrice « freelance » à l’étranger pour financer mes voyages, chargée de projets à l’étranger, assistante de production d’une dessinatrice, professeure d’art (dessin) à l’étranger, vendeuse dans un magasin d’arts à l’étranger, guide dans une abbaye, décoratrice sur des courts-métrages, scénographe sur des pièces de théâtre et des ateliers artistiques avec des enfants et des adultes.

-AIMES-TU TON METIER? SI OUI, QU’EST-CE QUI TE PLAIT LE PLUS DANS CELUI-CI?

AUDE-Oui, j’aime l’échange avec les enfants mais aussi ce qu’ils nous apprennent.

CHARLOTTE-Oui, c’est l’interaction avec les enfants et même avec l’équipe, on s’apprend énormément mutuellement.

-L’ANIMATION T’A-T-ELLE APPRIS DES CHOSES PROFESSIONNELLEMENT ET PERSONNELLEMENT? SI OUI LESQUELLES?

AUDE -La patience et la pédagogie positive.

CHARLOTTE-On fait de la « traite d’humains », donc oui ca m’a appris le travail, la découverte de l’humain, des remises en questions sur soi même, se remettre à la page avec l’âge sur le terrain.

-LE TRAVAIL EN EQUIPE EST-IL FACILE SELON TOI?

 AUDE-Avec cette équipe oui; il est agréable, après tout dépend de l’équipe tout est faisable avec de la communication.

CHARLOTTE-Ca dépend de combien il y’a de personnes au sein de l’équipe et de la communication , si il y’a de la communication et de la bienveillance oui , je pense qu’en général ce n’est pas facile mais à Môm’Ganne si.

-TROUVES-TU QUE LE METIER D’ANIMATEUR.TRICE EST RECONNU DANS LA SOCIETE?

AUDE-Il est reconnu oui, mais pas à sa juste valeur, on se sait pas ce qu’il implique réellement.

CHARLOTTE-Non.

-COMPTES-TU RESTER DANS L’ANIMATION  DANS LES PROCHAINES ANNEES?

AUDE-Non, je voudrais retourner dans la médiation culturelle ou une année sabbatique pour pouvoir m’évader.

CHARLOTTE-OUI je pense, j’ai essayé d’arrêter … mais ça me manquait trop.  

-COMMENT AS-TU FAIS DE L’ART TA VOCATION?

AUDE-*Moment de réflexion* bonne question , je ne sais pas.

CHARLOTTE -C’est une passion, donc une envie de pratiquer tout le temps et je voulais que ma passion devienne mon travail.

-AS-TU FAIS DES ETUDES ARTISTIQUES ? SI OUI LESQUELLES? 

AUDE-Non je n’ai pas fais d’études artistiques dans la pratique mais j’ai une licence pro de développement de projets sociaux-culturels sur un territoire.

CHARLOTTE– Oui j’ai fais des études en lien avec l’art, je suis actuellement en études d’art thérapie.

-QUELLES SONT TES PRATIQUES ARTISTIQUES?   

AUDE-Je fais surtout du dessin.

CHARLOTTE-Arts de la  scène, écriture, poésie et gravure.

-QUELS MEDIUMS PREFERES-TU?

AUDE-Le crayon et le découpage.

CHARLOTTE-je n’ai pas de préférence en ce moment j’utilise surtout la photo, le dessin et l’écriture. 

-PEUX-TU NOUS PARLER D’UNE DE TES OEUVRES?

AUDE– C’est un dessin de Frida Kahlo qui m’inspire beaucoup, collé sur un miroir je l’ai fait en octobre pour une exposition avec Charlotte, j’ai utilisé des feutres stylos et cutters.

Aude Soret, Sans titre, dessin découpé sur miroir, 2020.

 

CHARLOTTE– c’est une œuvre abstraite « 149″ monotype c’est une technique qui s’utilise comme un tampon sur une planche transparente, l’œuvre date de 2020 ce sont enfaite 149 monotypes noirs et blancs et chacun d’eux représentent des femmes tuées par leur conjoint pour ne pas oublier ces homicides, c’est  un mémoriel pour moi et pour les personnes qui verront l’œuvre, recto monotype, verso mes empreintes, moi femme dans ce monde.

Verso avec les empreintes de l’artiste de l’œuvre « 149 » Charlotte Liguori 2020
149 monotypes noirs et blancs Charlotte Liguori 2020

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

-LES ENFANTS APRECIENT-T-ILS L’ART QUAND TU LEURS APPRENDS ?

AUDE-Je pense.

CHARLOTTE-A Môm’Ganne oui car je les connais  donc je sais comment les intéresser, j’ai  des outils  et je les connais selon leurs personnalités. Je pense qu’ils apprécient car ils sont calmes …

-QUELLE EST TON OEUVRE PREFEREE? QUE REPRESENTE ELLE POUR TOI?

AUDE– « La vague de Kanagawa » de l’artiste Hokusai,  j’aime cette œuvre car j’ai un rapport avec l’eau important, ça m’apaise.

La grande vague de Kanagawa, Hokusai, gravure sur bois Nishiki-e, 1830

CHARLOTTE-René Magritte artiste surréaliste, toutes ces œuvres représentent bien le mouvement surréaliste qui me représente, et puis la surréalité c’est quand même extraire la réalité et en représenter une autre.

René Magritte , l’heureux donateur , 1966

ET POUR FINIR COMMENT  TE DECRIRAIS-TU EN UNE PHRASE? 

AUDE-Comme quelqu’un d’entière et rêveuse.

CHARLOTTE-Je suis sculptée par les émotions, je suis très sensible. 

AUDE, CHARLOTTE, Pourriez-vous présenter en détails l’un de vos ateliers préférés ?

CHARLOTTE– D’après une idée commune sortie en réunion, nous avions évoqué le fait qu’il serait intéressant d’amener les enfants à poser les bases de l’histoire de l’art sur une frise chronologique illustrée.
Partant de là, j’ai proposé d’aborder un courant que j’apprécie beaucoup, pour ainsi faire un pont entre ma pratique artistique extérieure à Ganne et mes ateliers sur place. Dans cette approche, je me suis également appuyée sur les envies des enfants et  leurs connaissances sur ce sujet.
Avant de penser un atelier, je prends des informations auprès des enfants, pour adapter mes dispositifs et manières de faire à ce qu’ils seraient en mesure de produire et de partager.
J’ai choisi le côté ludique pour désamorcer le côté imposant que peut avoir l’histoire de l’art. Quelques informations sur les précurseurs, sur André Breton, l’écriture automatique sous forme de foire aux questions et brainstorming et nous voilà partis dans une pratique adaptée et amusante : l’écriture automatique par le cadavre exquis en duo ou trio.
Je propose toujours un atelier-test, qui sera ma base de travail pour la suite de la session : ce sont les envies et productions des enfants qui sont moteurs. Pour cet atelier, ce sera leur cadavre exquis, formant ainsi des poèmes surréalistes tout aussi étranges que fascinants dans leur absurdité et leur beauté.
Puis tous les ateliers se déclinent par rapport à cela, on illustre leurs poèmes, je rebondis sur des questions et je m’en sert de tremplin pour faire des liens avec les nouvelles pratiques.
Pour le surréalisme, j’ai accroché certains de mes dessins au mur de la salle, répondant au thème et suspendant des questions dans l’air. Nous avons ainsi abordé Dali et Magritte, deux grandes figures du surréalisme, en analysant certains tableaux et en se mettant au travail en variant les médiums.
Il y a autant d’échanges que de remises en question ; et c’est ce qui est stimulant ! On fait rarement ce qui est prévu sur le papier, c’est pourquoi je me laisse toujours une atelier de battement sur une session de 6 ou 7 ateliers, pour avoir le temps et ne pas être frustrée ( et frustrer les enfants dans leurs créations ).
Les actions créatrices et poétiques menées à Ganne ouvrent autant les horizons des enfants que les miens. Quelques enfants poursuivent les ateliers en dehors de Ganne, leurs regards s’épanchent davantage tandis que je me nourris de leur vision de l’art et leur facilité à créer sans condition de rendu.
Photos de la session 1 à Môm’Ganne, Abordons le Surréalisme avec Charlotte Liguori, les mardis.

AUDE

                         Les Tisseurs Solidaires 

  « Je suis les liens que je tisse avec les autres » Albert Jacquard

Créateurs de lien, les enfants de Môm’Ganne vont customiser des vêtements à l’attention des résidents du Samu Social.

1ère étape / 

         Sensibilisation au projet et médiums utilisés + campagne de communication autour des dons de vêtements et du vide-dressing sous formes d’affiches, d’invitations, vidéos.

         Dons de vêtements, à récupérer au sein du Samu Social + Dons de vêtements en interne (association Môm’Ganne)

2ème étape / 

         Couture et remise en état des vêtements

         Peintures/ Dessins (pochoirs)  sur Tissus

         Broderies sur Tissus

         Des mots sur Tissus

         Patchwork sur Tissus

3ème étape / Rencontre de deux salarié.e.s  et des résident.e.s. du Samu Social afin de montrer les œuvres textiles des enfants, échanger avec eux, puis dons des vêtements.

4ème étape / Vide-Dressing

Au sein du Samu Social.

L’animatrice/médiatrice de Môm’Ganne viendra prendre quelques photos de l’évènement afin de montrer aux enfants.

Objectifs / Vide-Dressing

  • La customisation de vêtements pour le public du Samu Social, lors du vide-dressing mensuel. 
  • Acte citoyen, les œuvres textiles qui tissent des liens et apportent un bien-être.
  • Sensibilisation des enfants au public du Samu Social et des actions de l’association. 
  • Apprendre à coudre et se réapproprier les tissus.

Photos de l’atelier Tisseurs solidaires, session 2 les vendredis à Môm’Ganne avec Aude Soret et en partenariat avec le Samu Social.

                                                       Par Ines B.

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