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En cet anniversaire de la Convention Internationale Droit de l’Enfant, l’équipe de Chemins d’Enfances a choisi de souffler la bougie du droit de jouer !
» Le jeu et le jouet sont aussi nécessaire que l’air ou la nourriture. » [1]
Pourtant, il semble souvent perçu comme négligeable et trop peu respecté aujourd’hui. En France, plus de trois millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté et 30 000 sont sans domicile[2]. En bidonville, en hôtel social ou encore dans certaines structures d’accueil, l’espace fait au jeu est souvent secondaire face à des problématiques telles que l’alimentation ou le logement.
Nombreux sont les spécialistes qui soulignent l’importance du jeu dans le développement de l’enfant. A la fois, moteur et initiateur des apprentissages, il représente une part essentielle du développement cognitif de l’enfant.
“ Dans le jeu, les objets dévoilent leurs particularités et l’expérience enseigne à l’enfant à les utiliser, à les combiner, à en comprendre le fonctionnement. (..) Cette découverte du monde par le jeu a des effets évidents sur l’évolution des habiletés de l’enfant. “ [3]
Jouer, c’est apprendre et comprendre par l’expérience vécue de la vie quotidienne.
A travers cette expérience, c’est également toutes les dimensions affectives et sociales qui se jouent pour l’enfant. “ Le jeu n’est pas un rêve, il est apprentissage du monde, de l’autre et de la relation (…). C’est en jouant qu’il faut entrer dans la vie ”.[4] Le jeu permet ainsi de reproduire des scènes qui l’ont marqué pour mieux les comprendre. Se mettant dans la peau des différents personnages, il cherche et expérimente les systèmes à l’œuvre. Il teste ainsi ses propres limites, dans le cadre sécurisant et rassurant du jeu, où tout peut arriver mais seulement s’il l’a décidé.
Il devient ainsi le maître du monde qu’il invente selon sa fantaisie, ses besoins et ses envies. “ Il crée son jeu en toute liberté et, ce faisant, il manifeste ses habiletés créatives (Berretta et Privette, 1990) « . Proposer un espace de jeu libre à l’enfant lui permet d’agir en autonomie sans contraintes, en dehors des normes sociales.
Alors, qu’attendons-nous pour jouer ?
Pour apporter le jeu à un maximum d’enfants, l’association Chemins d’Enfances propose des ateliers dans les écoles basés sur supports ludiques pour informer les enfants de leurs droits, notamment sur leur droit de jouer. Elle met également en place des espaces de jeu itinérants pour des enfants vivant en hébergement d’urgence et/ou en situation de grande précarité (hôtels sociaux, bidonvilles, CHU…).
L’équipe de
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[1] Vial, J. (1981). Jeu et éducation — les ludothèques. Paris : Presses universitaires de France.
[2] Fonds des Nations Unies pour l’Enfance, 9 juin 2015.
[3] FERLAND, Francine. Le modèle ludique: le jeu, l’enfant ayant une déficience physique et l’ergothérapie. PUM, 2003.
[4] Cafpari-Viallon, R. (1988). Pour que les enfants jouent. Lausanne : Éditions EESP.