Comment les vacances creusent les inégalités

Chaque été, des millions d’enfants restent chez eux pendant les vacances, faute de moyens pour partir. Derrière ce constat, une réalité : les vacances peuvent amplifier les inégalités culturelles et sociales. Le Réseau Môm’artre agit sur le terrain pour que l’été soit aussi un temps d’épanouissement et de créativité pour tous les enfants. 

Les vacances, un marqueur social invisible mais puissant 

Chaque année, au moment des grandes vacances, une même fracture ressurgit. En France partir en vacances demeure une opportunité dont tous les enfants ne bénéficient pas : selon le Crédoc, seuls 44 % des enfants issus des foyers les plus modestes quittent leur domicile pendant l’été, contre 73 % pour ceux des familles les plus aisées. Cela représente environ 4,8 millions d’enfants. Derrière ces chiffres se cache une réalité plus large. 

Sans activité encadrée, les enfants passent parfois des semaines entières devant les écrans, avec peu d’interactions, peu de stimulations et peu de mobilité. Pour certains, l’été devient une période d’isolement. 

Plus largement, ne pas partir, c’est ne pas vivre les expériences culturelles ou collectives que l’été permet aux enfants d’autres milieux : visite de musées, découverte de la nature, jeux en groupe, rencontres… Autant de moments qui participent au développement personnel et social, et dont l’absence peut accentuer le sentiment d’exclusion. 

Moins d’activités, plus d’écrans 

C’est l’un des effets collatéraux les plus préoccupants : l’omniprésence des écrans. Selon Santé publique France, les enfants (6‑17 ans) passent en moyenne 4 h 11 par jour devant un écran en dehors du temps scolaire (incluant les vacances), un chiffre qui grimpe dans les familles les plus précaires. 

Plusieurs études menées à l’échelle européenne suggèrent une corrélation entre une exposition excessive aux écrans et certaines difficultés, telles que des troubles de l’attention, du sommeil ou du langage, en particulier chez les plus jeunes. Ces effets peuvent être accentués lorsque les enfants manquent d’alternatives éducatives, culturelles ou sociales pendant les périodes de vacances.  

L’art comme levier d’égalité 

Face à ces constats, certaines initiatives cherchent à combler le vide estival. Le Réseau Môm’artre, acteur engagé de l’éducation artistique et culturelle depuis plus de vingt ans, propose chaque été des solutions concrètes. Son objectif : offrir à tous les enfants, et en particulier à ceux issus de quartiers populaires, un été riche en expériences artistiques. 

Dans ses neuf antennes en Île-de-France et dans les Pays de la Loire, l’association organise des stages animés par des artistes professionnels : ateliers de peinture, de cinéma, de danse, de théâtre ou encore de dessin.

Ces ateliers sont pensés comme de véritables espaces d’apprentissage et de développement : ils renforcent la confiance en soi, encouragent l’expression personnelle, stimulent l’écoute et participent à l’émergence de compétences psychosociales essentielles.  

Une action nationale au plus près des territoires 

Au-delà de ses lieux d’accueil, le Réseau Môm’artre déploie également des projets artistiques dans toute l’Île-de-France, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans les Hauts-de-France. En partenariat avec des collectivités et des structures sociales, ces actions permettent de toucher un public plus large. 

Fresque collective sur les murs d’un centre social, projet d’écriture et d’illustration dans une maison de quartier, projet photo dans une résidence intergénérationnelle… Chaque proposition est une expérience conçue pour donner une place à l’enfant dans l’espace public et valoriser sa parole. 

Un cahier d’activités artistiques pour les vacances 

Pour prolonger cette démarche, l’association propose aussi une alternative simple, gratuite et accessible à tous : le cahier “Môm’À la Maison”. 

Distribué dans tous ses lieux d’accueil et disponible en téléchargement libre, ce cahier propose des activités artistiques inspirées de grands noms de l’art comme Niki de Saint Phalle, Arcimboldo ou encore Pina Bausch. Les enfants peuvent y trouver des exercices ludiques et créatifs, conçus pour stimuler l’imaginaire à la maison, sans matériel complexe. 

« L’objectif est double : offrir un temps de création autonome à l’enfant, mais aussi soulager les familles en proposant un contenu éducatif de qualité », explique l’équipe éditoriale. Une manière, là encore, de lutter contre le temps d’écran passif, en remettant le jeu et la création au centre de l’été. 

Un été à réinventer 

Le constat est clair : les vacances peuvent aggraver des inégalités déjà présentes tout au long de l’année. Mais elles peuvent aussi devenir un temps d’émancipation, pour peu qu’on propose aux enfants des alternatives riches de sens.

Le Réseau Môm’artre défend l’idée d’un été inclusif et créatif, où chaque enfant, qu’il parte ou non, peut trouver un espace d’expression et d’épanouissement. 

Téléchargez le cahier « Môm’À la Maison » ici ! 

 

Merci à nos partenaires pour l’aide dans la réalisation de ce cahier :

Afin de favoriser l’accès à la culture pour tous, la Matmut soutient le Réseau Môm’artre pour son projet de sorties culturelles et de cahier d’activités artistiques.

Liker :
X